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Henry WISE 3 Décembre 1806, Drummondtown, VA - 12 Septembre 1876, Richmond, VIRGINIA |
.Henry Wise naquit à Drummondtown (aujourd'hui Accomac) sur la côte Est de Virginie le 3 Décembre 1806. Orphelin dès son jeune âge, il fut élevé par des proches parents qui assurèrent son éducation et lui firent suivre des études dans un collège de Pennsylvanie dont il obtint le diplôme en 1825. Il s'orienta vers des études juridiques et il fut admis au barreau de Virginie en 1828.
La même année, il entra en politique mais il dut attendre 1833 pour être élu au congrès comme démocrate jacksonien. Bien qu'en principe, son soutien fût acquis à Jackson, il fit preuve d'indépendance et vota à deux reprises contre le président, sur les décrets concernant la fondation de la banque nationale et sur l'utilisation de la force publique dans la répression des délits. Ses prises de positions furent approuvées par une majorité de ses électeurs qui renouvelèrent son mandat à cinq reprises.
En 1837, Henry Wise affirma son désaccord sur le choix du candidat démocrate, Martin Van Buren . il claqua la porte du parti Démocrate et rejoignit les rangs du parti Whig. Il y joua un rôle primordial en contribuant à imposer le nom de John Tyler à la deuxième place sur le ticket de ce parti en 1840.
A la mort de William Harrison, lorsque de graves divergences se firent jour entre le nouveau président et son parti, Wise demeura fidèle et apporta son soutien sans réserve à John Tyler, son compatriote virginien. Nommé ambassadeur au Brésil, il prit position contre le commerce triangulaire et condamna notamment la participation des négociants nordistes américains, ce qui lui valut la rtépprobation du gouvernement brésilien.
Rentré aux Etats Unis comme "personna non grata", Wise retourna à la vie civile, se consacrant à sa plantation et à son office de légiste, ce qui lui permit d'acquérir un niveau de vie confortable. Réintégrant le parti démocrate, Wise brigua un poste au sénat, mais il fut défait par Robert Hunter, un partisan affirmé de l'esclavage.
En 1855, Il posa sa candidature au poste de gouverneur de Virginie. Ses prises de position tranchées contre les nativistes de l'American Party lui valurent de remporter l'investiture avec un score encore jamais atteint dans cet état au XIXème Siècle. Le dernier acte de son mandat en 1860 fut d'autoriser l'exécution de l'activiste John Brown après l'attaque de l'armurerie de Harper Ferry.
Sur le plan national, Wise donna raison à Stephen Douglas plutôt qu'à James Buchanan sur la question de la Constitution Lecompton, qui aurait autorisé le Kansas à rentrer dans l'Union comme état esclavagiste. De même, il se prononça contre le décret Kansas Nébraska, ce qui lui couta une courte défaite au Congrès et une critique très vive dans le sud du pays.
A la convention démocrate de 1860, Wise accepta que son nom fut mis en avant pour la candidature mais finalement il apporta son soutien à John Breckinridge, le candidat du sud.
Après l'élection de Lincoln et bien qu'il soit unioniste (comme Stephens, Cobb), Wise se rangea à contrecoeur avec la sécession. Il servit avec le grade de Brigadier Général mais il ne se fit pas particulièrement remarqué par ses faits d'armes.
Un moment inquièté après la guerre, il retourna à la pratique de la loi. Durant la reconstruction, il soutint les républicains et les affranchis contre les "redeemers" de Robert Toombs qui avait pris le contrôle du gouvernement de la Virginie. Il se prononça en faveur d'Ulysse Grant dans l'élection présidentielle de 1872.
Henry Wise mourut le 12 septembre 1876 à Richmond, en Virginie.
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Robert Mercer T. HUNTER 1806, Mount Pleasant, Loretto, VIRGINIA - 18 Juillet 1887, Lloyds, VIRGINIA |
Robert Hunter naquit à Mount Pleasant, près de Loretto, dans le Comté d'Essex en virginie. Il ne fréquenta pas les écoles publiques, reçut une éducation préceptorale à domicile. Plus tard, il fut diplômé de l'Université de Virginie à Charlottesville en 1828. Il suivit des études juridiques et fut admis au barreau en 1830.
Il commença sa carrière politique au niveau local comme membre de la ch mbre des délégués de Virginie. A partir de 1837, il acquit une dimension nationale en étant élu au congrès des Etats Unis successivement comme représentant de Virginie (1837-1843) et (1845-1847) puis comme sénateur (1847-1861). Il s'y révéla comme un politicien de tout premier plan puisqu'il occupa le poste de speaker lors du 26ème congrès et qu'il déclina celui de secrétaire d'état en 1853 de la part du président Millard Fillmore.
En politique, Hunter suivit les traces de John Calhoun, son illustre ainé. Comme lui, il peut être classé comme "nullifier", c'est à dire Whig partisan du droit des états. Tout comme lui, il réintégra le giron démocrate à partir de 1846. Au sein du parti démocrate, il fut un des grands leaders, défenseur des particularismes du sud et plus particulièrement de l'esclavage qui étaient , selon lui, difficilement compatibles avec un maintien dans l'Union.
En 1860, à la convention nationale démocrate, il fut le candidat de la Virginie et du Sud en général pour la présidence des Etats Unis mais après scission l'investiture revint à Stephen Douglas. Pour Hunter, l'élection de Lincoln ne représentait pas en soi un motif suffisant de rupture mais lorsque toutes les mesures de conciliation qu'il proposa (qui étaient irréalisables) échouèrent, il se résolut tranquillement à la sécession.
De 1861 à 1862, Hunter fut secrétaire d'Etat de la Confédération puis de 1862 à 1865, il siègea au sénat, se montrant souvent un critique acerbe de l'administration Jefferson Davis. Il fut un des quatre commissaires qui échouèrent pour conclure un cessez-le-feu à la conférence d'Hampton Roads en 1865. Après la rédition de Lee, il fut convoquer par le président Lincoln à Richmond pour discuter sur les modalités de réintégration de la Virginie dans l'Union.
De 1874 à 1880, Hunter fut trésorier de Viriginie dans le gouvernement qui avait pris le contrôle de l'état. Ce fut l'un de ses derniers offices publics.
Hunter mourut près de Lloyds, en Virginie, le 18 juillet 1887.
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Howell COBB 7septembre 1815, Jefferson County, GEORGIA - 9 Octobre 1868, New York City - NY |
Politicien à plein temps quand cela était possible et homme de loi quand cela ne l'était pas, ce fils d'un opulent planteur qui résidait à Athens, en Georgie eut une carrière particulièrement pleine puisqu'il fut tour à tour gouverneur de Géorgie, Speaker de la chambre des représentants et Secrétaire au trésor dans l'administration Buchanan
Ce produit d'une famille protestante défendit les catholiques contre les attaques du Parti Américain (Know Nothing). Ce falstaff de Géorgie, appréciant la bonne chère et le bon vin, cachant sous un profil massif une solide détermination, était le favori du Président Buchanan qui en aurait fait, si certaines considérations politiques n'avaient interféré, son secrétaire d'Etat. A défaut d'obtenir ce poste convoité, il se résolut à devenir un bon secrétaire au trésor.
Howell Cobb figure dans cette rubrique à deux titres :
Premièrement, il possédait le profil, la carure et l'ambition de devenir un des nombreux prétendants à l'élection présidentielle. Les évènements décidèrent autrement.
Deuxièmement, il représente un des exemples les plus parfaits, avec Alexander H. Stephens, de ceux que l'on a appelé dans les années 1850, les unionistes. Lorsqu'à cette époque, démocrates et Whigs se déchirèrent sur la question de la sécession, deux nouveaux partis se créèrent, intégrant chacun dans leurs rangs des anciens whigs et des anciens démocrates.
D'un côté, le parti whig, se scinda en "conscience Whigs", en majorité des nordistes, adhérant à la ligne antiesclavagiste du nouveau parti républicain et en " whigs modérés", presque exclusivement des sudistes qui rejoignirent le parti de l'Union.
De l'autre côté, le parti démocrate se divisa en "sécessionistes" favorables aux droits des états et en "unionistes". Le parti Unioniste était donc une synthèse des whigs modérés et des démocrates sudistes favorables au maintien dans l'union. Howell Cobb, dont la doctrine était la conquête du pouvoir en restant dans l'union pour faire ainsi triompher les idées du sud, en était un des leaders.
Ces partis furent de courte vie. Alors qu'au Nord, le parti Whig implosait, les unionistes dans leur intégralité ( y compris les whigs) intégrèrent le giron démocrate et firent campagne pour Buchanan.
Alors, comment expliquer le passage de Cobb à la sécession ?
Certains historiens n'y ont vu qu'un simple tactique opportuniste. Point de vue bien simpliste. Il faut tenir compte du fait que l'ascension du parti Républicain était régulière. Sa popularité de plus en plus envahissante était telle qu'il devenait clair que le parti démocrate au fur et à mesure allait devenir minoritaire à la chambre et au sénat et qu'il déviendrait de plus en plus difficile d'infléchir les évènements et de peser sur la politique.
Avec l'élection probable de Lincoln, Cobb fut convaincu que la position du sud était sans espoir. A la consternation des unionistes du sud, il démissiona donc du cabinet et rentra en Géorgie pour préparer la sécession, seul issue restante. Il apporta son soutien à Breckenridge.
Bien qu'il en fut le favori logique, il fit savoir qu'il n'était pas candidat à la présidence de la confédération. Celle-ci échut à Jefferson Davis. Après la convention, Cobb abandonna la politique pour devenir un simple général de la confédération. Ruiné par des dettes d'avant-guerre et par la destruction de ses propriétés durant le conflit, il mourut en 1868 alors qu'il visitait New York.
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John Cabell BRECKINRIDGE 1821, Lexington, KENTUCKY - 1875, Lexington, Idem |
Né à Lexington, dans le Kentucky, en 1821, il était le petit-fils de john Breckenridge, ancien sénateur américain et attorney général dans le Cabinet Jefferson. Il se consacra à l'étude de la loi et après un court séjour à Burlington dans l'Iowa, il s'installa à Lexington pour y pratiquer sa profession avec succès.
Après avoir servi comme major dans le conflit mexicain à la tête de volontaires et occupé pendant deux années (1849-51) un siège dans le corps législatif du Kentucky, Breckinridge atteignit enfin la notoriété en remportant l'élection à la chambre des représentants des Etats Unis. Comme sa circonscription était historiquement détenu par les Whigs, il se retrouva propulsé comme un des leaders du parti democrate dans son état. Son aura ne fit que grandir lorsqu'en 1856 il fut choisi comme co-listier de James Buchanan par la convention nationale. Le ticket ayant remporté la victoire, il occupa les fonctions de vice président à Washington.
En 1859, il fut élu sénateur du Kentucky, poste qui devint seulement effectif à la fin de son mandat de vice-président. Homme extrèmement prudent, Breckenridge évita de s'engager dans toute polémique ce qui ne l'empêcha pas de soutenir qu'aucune constitution ne pouvait. rendre l'esclavage illégal. De ce fait, il se trouva être le candidat naturel qui approchait le plus des idées du sud profond. Lors de l'élection présidentielle de 1860, il recueillit plus de 854 000 voix, 18,2% du vote populaire, 11 étatset 72 mandats de grands électeurs. Avant la mise en place de la nouvelle administration républicaine, Breckinridge chercha à obtenir des garanties constitutionnelles sur l'esclavage dans le but d'interrompre le processus de la sécession. Ayant échoué dans sa tentative, il encouragea le Kentucky à rejoindre les rangs de la Confédération.
Lorsque le Kentucky resta fidèle à l'Union, Breckenridge essaya de monter un gouvernement rival et accepta le grade de Brigadier Général dans les troupes de la confédération. Ces deux actions lui valurent l'exclusion du sénat américain avec le titre de traitre. Pendant la guerre civile, il prit une part active sur les champs de bataille et obtint le grade de Major General. En 1865, il participa au dernier cabinet de gouvernement de la confédération en tant que secrétaire à la guerre. Dès la capitulation, Breckenridge s'enfuit en Europe. Le président Grant lui accorda le pardon.
Breckindridge mourut à Lexington en 1875.
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Alexander H. STEPHENS 11 Février 1812, near Crawfordsville, GEORGIA - 4 Mars 1883, Savannah |
Né en 1812 près de Crawfordsville en Georgie, Alexander Hamilton Stephens fut élevé dans les écoles publiques telles qu'elles existaient en ces temps-là. Diplômé à vingt ans, il fut admis au barreau deux plus tard en 1834. Sa carrière d'homme de loi ne dura guère car il fut très vite rattrapé par le démon de la politique qui le poussa dès 1836 à briguer un poste dans la législature locale puis au sénat de Géorgie.
Ayant fait ses armes au niveau local, Stephens se résolut à tenter sa chance au niveau national. En 1843, il profita de la vacance du poste provoquée par la démission de Mark Cooper pour se faire élire à la chambre des représentants des Etats Unis. Ce fut le début d'une longue carrière de huit mandats successifs (1843-1859).
En matière de politique, Stephens intégra les rangs du parti Whig, se prononca pour la souveraineté des états et se montra un défenseur intraitable de l'esclavage. Il cautionna l'annexion du Texas, joua un rôle majeur dans l'établissement du compromis de 1850 et vota en faveur du décret Kansas-Nebraska.
Néanmoins à partir de 1852, Stephens commença à marquer sa désapprobation vis à vis de la politique du président Fillmore. Il quitta le parti Whig pour rejoindre les rangs du Parti Démocrate. Avec Robert Toombs et Howell Cobb, ses compatriotes géorgiens, il forma un triumvirat qui prit position contre la sécession du sud.
En 1860, lors de l'élection présidentielle, il soutint la candidature de Stephen Douglas. Après l'élection de Lincoln, contrairement à Toombs et Cobb, il refusa de cautionner la sécession lors de la convention de Georgie. Finalement, à contrecoeur, il se rallia au vote général et accepta le poste de vice-président de la confédération. Au sein de la confédération, il se révéla comme des leaders modérés favorables à la résolution pacifique du conflit. Après la guerre, il fut emprisonné pendant cinq mois à Boston.
Lorsque la Georgie fut réintégrée dans l'Union, Stephens reprit le chemin de Washington où il fut élu pour trois termes (1877-1882) en tant que représentant.
Alexander Hamilton fut élu gouverneur de Georgie en 1882. Ce fut sa dernière charge. Il tomba malade à Savannah et y mourut le 4 Mars 1883
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Jefferson DAVIS 3 juin 1808, Fairview, Todd County, KENTUCKY - 6 Décembre 1889, New Orleans, LOUISIANA
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Né dans le Kentucky à peu de distance et quasiment à la même époque qu'Abraham Lincoln, Jefferson Davis entama une carrière militaire à West Point dont il sortit diplômé en 1828. Avec son régiment, il se distingua dans les différentes guerres indiennes. Peu de temps après, en 1835, à son retour à la vie civile , il devint le gendre du futur président Zachary Taylor mais sa femme mourut la même année. Prospère planteur dans le comté de Warren, il consacra la majorité de son temps aux études afin de préparer son entrée en politique.
Il fourbit ses premières armes en tant que délégué à la convention démocrate de 1844 à laquelle il se distingua comme supporter de Polk et Dallas. La réputation qu'il acquit au cours de cette année lui permit de briguer un poste au congrès en tant que représentant du Mississipi. Il prit son poste à Washington le 8 décembre 1845. Son engagement en faveur de la politique de guerre sur la question du Mexique l'amena à demissionner en juin 1846 et à se réengager dans son régiment avec le grade de colonel.
Ses brillants états de service à Monterrey et Buena Vista accrurent encore sa réputation et incitèrent le Gouverneur du Mississipi à le nommer au sénat pour combler la vacance dûe au décès du sénateur Speight en décembre 1847. Sur la question de l'extension de l'esclavage aux territoires de l'ouest nouvellement conquis, le sénateur Davis se prononça en faveur du prolongement de la ligne du Compromis de 1820 jusqu'en Californie. Ses prises de position en faveur du droit des états lui valurent le soutien des conservateurs pour l'élection de Gouverneur du Mississipi en 1850. Néanmoins, le coup échoua de fort peu et Davis dut conserver son domicile jusqu'à ce que le nouveau président démocrate, Franklin Pierce lui demande de faire son entrée dans le Cabinet.
Dès la fin de son mandat de Secrétaire à la Guerre, Davis fut de nouveau élu par la législature du Mississipi pour un nouveau terme au sénat où il se montra un fervent avocat des intérets du Sud. Bien qu'il ne fut pas partisan d'une sécession immédiate à la suite de l'élection de Lincoln, il s'inclina devant la décision de son état de quitter l'Union. Avec la création de la Confédération, Jefferson Davis briguait une haute fonction militaire, aussi fut-il surpris quand lui parvint la nouvelle de sa nomination comme président provisoire. Néanmoins, il accepta le poste et inaugura ses nouvelles fonctions la 18 Février 1861.
Il serait trop fastidieux de rendre compte de toutes les actions de Jefferson Davis en tant que président. Disons simplement qu'en tant que chef des armées confédérées , il fut un formidable organisateur et le principal facteur de la resistance militaire au Nord. Même s'il échoua en fin de compte face à la puissance industrielle de ses adversaires, on est obligé de lui reconnaitre des qualités remarquables d'obstination et de stratégie. Après la guerre, Jefferson fut emprisonné pour trahison. Libéré, il n'occupa plus aucune fonction élective et ne fit plus aucune apparition publique
Il mourut le 5 Décembre 1889 à la Nouvelle Orléans. Ses obsèques furent l'occasion de manifestations publiques de reconnaissance dans tout le sud du pays..