Le Parti Anti Maçon

William WIRT

8 nov 1772, Bladensburg,Maryland 18 Février 1834, Washington DC

 

Après des études secondaires brillantes, il fut admis au barreau en 1792. Après avoir exercé son métier dans le comté de Culpeper en Virginie, il se fit connaitre en 1807 dans la procès contre Aaron Burr pour trahison dans lequel il assista l'accusation comme avoué.

Après un court intermède à la chambre des représentants de Virginie, James Monroe l'appela dans le cabinet pour exercer la fonction de Procureur Général des Etats Unis (1817-1825). John Quincy Adams lui renouvela sa confiance pour un mandat supplémentaire (1825-1829).

En 1832, une coterie de politiciens anti-jackson conduite par Thurlow Weed et Thaddeus Stevens reunie en convention lui proposa la candidature du parti anti-maçon. Bien que lui-même ancien maçon ,Wirt accepta parce qu'il pensait être celui qui était le plus à même de faire échec à la candidature Jackson. Le résultat ne fut pas à la hauteur des espérences : 33 012 votes populaires et les 7 mandats de grands élécteurs du Vermont.

Wirt reste connu comme le politicien qui a fait le plus évolué la fonction d'attorney général pour la moderniser et la transformer en un poste d'influence.

Thurlow WEED

15 Novembre 1797, Cairo, N.York 22 Novembre 1882, New York

Journaliste, Thurlow Weed exerça d'abord dans divers journaux de New York avant de se fixer au Rochester Telegraph où il occupa une position influente comme partisan de John Quincy Adams .Dans les années 1830, il se fit remarquer comme le leader incontesté du parti anti-maçon avant d'entamer sa periode Whig où il fut le soutien indéfectible des candidatures successives de William Harrison (1836-40), Henry Clay (44) Zachary Taylor (1848) et Winfield Scott (1852).

Au cours de ces années, il acquit la réputation d'être le patron silencieux du parti. Après la désagrégation de la maison Whig sur la question de l'esclavage, Weed adhéra au tout nouveau parti républicain et soutint avec enthousiasme la candidature de son ami proche William Seward. Après la défaite de celui-ci à la convention de 1860, il apporta son soutien fidèle à Abraham Lincoln.

A l'assassinat de ce dernier, Weed perdit toute son influence dans le parti en soutenant la politique du président Andrew Johnson. Il se retira de la politique et termina son existence dans l'anonymat.

Les Origines du Parti

Bien que les americains aient toujours éprouvé de fortes réticences à l'égard des sociétés secrètes, jamais au XIXème siècle, les maçons n'avaient eu à subir de critiques de la part de leurs concitoyens, sans doute parce que George Washington et un grand nombre de cadres politiques et de soldats de la période révolutionnaire y avaient adhéré. En 1826, en raison de la disparition de William Morgan, maçon connu pour être sur le point de publier un ouvrage sur les secrets de sa société, un renversement de tendance profond se fit jour. En réaction contre les maçons qui étaient supposés l'avoir assassiné, un mouvement important visant à empêcher leur accès à tout emploi de la fonction publique se mit en place.

La création du parti Anti-Maçonnique en 1828 est l'aboutissement de ce ressentiment en Nouvelle-Angleterre. Le principal instigateur en fut Thurlow WEED dont le journal "Anti Masonnic Inquirer" fut à l'origine de l'expansion du mouvement à New York et dans les états limitrophes.

Le Parti Anti-Mason est innovateur à bien des égards : Il s'agit de l'émergence du premier tiers-parti sur la scène politique américaine en dehors des deux partis majeurs. Le 26 Septembre 1831, il a été le premier parti politique à se réunir pour une convention de nomination en vue de l'élection présidentielle : William Wirt fut nominé pour la présidence, Amos Ellmaker , de Pennsylvanie, pour la vice-présidence. C'est également le premier à avoir mis en place et annoncé une plateforme politique. Tous ces pratiques innovatrices ont été reprises par la suite par les grands partis et sont aujourd'hui des incontournables des campagnes électorales.

La Candidature anti-maçonnique fut surtout préjudiciable au candidat National-Républicain Henry Clay et facilita d'autant l'accès de Jackson à son second mandat par une plus grande marge. Leparti obtint sept voix de grands élcteurs, un gouverneur anti-maçonnique, William A. Palmer dans le Vermont et un grand nombre d'élus da ns le Connecticut, la Pennsylvanie, Massachusetts, Rhode Island, New Jersey et Ohio.

En 1836, la plupart des adhérents ainsi que les nationaux-républicains ont été absorbés par le nouveau parti Whig.

William H. SEWARD

16 Mai 1801, Florida, Orange Cty, NY 10 Octobre 1872, Auburn, NY

Il commença sa carrière politique au Parti National Républicain en 1827 et fut un soutien actif dans la campagne pour la réelection du président Quincy Adams. Après l'échec de ce dernier, on le retrouva dans les rangs des anti-maçons où le parrainage efficace de Thurlow Weed lui permit de briguer avec succès un poste au sénat de New York de 1830 à 1834.

En 1838, grace à une alliance entre le parti Whig et l'Albany Regency, Seward postula avec succès pour le poste de Gouverneur de New York qu'il occupa pendant deux législatures (1838-1842). En 1843, il marqua une pause dans sa vie publique .

En 1849 , Seward entama une longue période de douze années au sénat US . Il s'y montra particulièrement actif comme militant antiesclavagiste. Après la disparition du parti Whig , Seward adhéra au parti Républicain et soutint naturellement la candidature du général Fremont à la présidentielle de 1856.

En 1860, Seward se présentait comme le favori à la nomination républicaine mais il ne put assurer la majorité des deux-tiers des délégués et il laissa la main à Abraham Lincoln. Pour prix de son soutien, il occupa le poste de secrétaire d'Etat pendant 8 ans (1861-1869). Après cette date, il se retira définitivement de la vie politique.

Thaddeus STEVENS

4 Avril 1792, Danville, Vermont 11 Août 1868, Washington DC

Stevens connut une jeunesse difficile : pauvreté, malformation d'un pied, abandon par son père, autant de raisons qui expliquent son engagement tout au long de sa carrière auprès des défavorisés.

Stevens rejoignit le parti Anti-maçonnique à la fin des années 1820 et a été élu en 1833 à la législature de la Pennsylvanie, où son fanatisme lui gagna la réputation "d'Archiprêtre de l'Antimaçonnerie." Réélu plusieurs fois, d'abord comme Anti-maçon, puis comme Whig, Stevens essaya de contrer les démocrates dans leur tentative de mettre en place une législation pro- esclavagiste. En 1843, il quitta la législature et déménagea à Lancaster. En 1848, Stevens fit iun retour victorieux sur la scène politique en remportant l'élection à la chambre des représentants sous l'étiquette Whig. Il s'y distingua comme un opposant farouche de l'esclavage. Il assista par des moyens legaux ou illégaux des esclaves en fuite et se commit comme avocat dans l'affaire de l'émeute des esclaves de Christiana en 1852. Ses clients furent acquittés mais il y perdit sa réélection.

Stevens adhéra brievement à l'American Party (Know Nothing Mouvement) avant de participer à la construction du Parti Républicain en Pennsylvanie. En 1858, il fit son retour à la chambre . Avec le gain de la majorité par les républicains à la chambre, il occupa le siège de président de la commission des finances. Optant pour une ligne radicale sur la question de l'esclavage, il s'opposa à Lincoln et mit en place un plan visant à considérer l'ancienne confédération comme un pays vaincu dans lequel il faudrait procéder à une reforme agraire sous un strict contrôle fédéral.

A l'échec de son plan , Stevens travailla alors avec les modérés pour faire passer la législation des Droits civils incluant le 14eme amendement et une extension du bureau des affranchissements.

Au cours de l'empêchement d'Andrew Johnson dont il avait été un des plus ardents instigateurs, Stevens était si malade qu'il devait se faire porter au sénat tous les jours. Peu de temps après l'acquittement, il mourut le 11 aout 1868.

Sommaire Partis

Francis GRANGER

1er Décembre 1792, Suffield, Hardford Cty -CONNECTICUT - 28 Août 1868, Canandaigua, NEW YORK

Francis Granger naquit à Suffield, comté de Hardford, dans le Connecticut le premier décembre 1792. Il était le fils de Gedeon Granger qui occupa pendant plus de treize ans (1801-1814) le fauteuil de Postmaster général des Etats Unis dans les cabinets de Jefferson et Madison. Tout naturellement, le jeune Francis s'orienta vers les études juridiques, reçut son diplôme de Yale et devint membre du barreau de l'Ontario lorsque son père déménagea à la fin de son mandat pour s'installer à Canandaiga, dans l'état de New York.

A de nombreuses reprises, il représenta le comté de l'Ontario à la législature de New York. Par deux fois (1830, 1832), il fut candidat au poste de Gouverneur sous la bannière du parti anti-mason. Dans les deux occasions , il fut battu par une courte majorité démocrate. En 1836, le parti Whig ayant décidé de mener plusieurs candidatures régionales pour l'élection présidentielle, il fut choisi pour le poste de vice-président sur deux tickets, l'un avec William Harrison, l'autre avec Daniel Webster. Il récolta 77 mandats de grands élécteurs. Personne n'ayant obtenu la majorité pour la vice-présidence, un tour supplémentaire fut nécéssaire devant le sénat conformément aux dispositions du douzième amendement. Granger fut défait par Richard Mentor Johnson.

En 1841, à l'accession du général Harrison à la présidence, Granger fut choisi pour entrer dans le cabinet en tant que Post master général. Son passage y fut bref en raison de la démission collective du cabinet suite au décès du président. Après un dernier mandat au congrès, il entra dans la vie privée et stationna dans une semi retraite, ce qui ne l'empêcha pas d'intervenir dans les grandes occasions et sur les grands faits de société.

Il se positionna désormais comme un des grands leaders des conservateurs à l'intérieur du parti Whig. Il chapeauta un groupe de politiciens au sein duquel on trouvait William B. Preston, John Crittenden, lawrence Abbott, John Bell, Edward Everett, Washington Hunt (les silver grays). Il cultiva l'amitié d'Henry Clay et de Daniel Webster, appuya toutes les solutions de compromis, multiplia les appels à l'union et au respect de la constitution et prit position contre les progressistes comme Seward ou Stevens.

En 1861, il apparut un dernière fois sur la scène en tant que membre de la comission de la paix qui tenta vainement de désamorcer le conflit civil sur le point de s'enclencher

Granger se retira dans ses propriétés à Canandaigua et mourut le 28 Août 1868..