Charles SUMNER 6 janvier 1811, Boston, MASSACHUSETTS - 11 Mars 1874, Washington, D. of Columbia |
Charles Sumner naquit à Boston, le 6 janvier 1811 dans une famille dont le père exerçait le métier d'homme de loi. C'est donc tout naturellement qu'il s'orienta vers une profession juridique. Il fut diplômé d'Harvard en 1833 et fut admis au barreau. C'est dès cette époque qu'il commença à développer des opinions radicales à la suite d'une lecture qu'il fit de l'oeuvre de Lydia Maria Child "Appel en faveur de cette classe d'americains appelée Africains".
Engagé en politique, Sumner milita dans les rangs du Whig Party puis en 1848 fut un des fondateurs du Free Soil. Il combattit la ségrégation dans les écoles de Boston et fut élu au congrès en 1851 grâce à une alliance avec le Parti Démocrate. Au sénat il devint un des porte-parole les plus efficaces contre l'esclavage . En 1856, après un discours enflammé contre les factions pro-esclavagistes du Kansas, il fut roué à coups de canne par un senateur de Virginie, Preston Brooks. Ses graves blessures l'empéchèrent d'assister aux séances du sénat pendant près de trois ans.
Bien entendu, Sumner adhéra au nouveau parti républicain. Au cours de la crise qui précéda la guerre civile, il se positionna avec les radicaux et intervint à de nombreuses reprises contre toutes les solutions de compromis. Il préconisa l'utilisation de troupes de soldats noirs pour mettre un terme à l'esclavage. En tant que président du comité des affaires étrangères, il fit preuve de beaucoup d'habilité politique pour éviter l'ingérence d'autres pays dans le conflit.
Pendant la guerre de sécéssion, Sumner entra par deux fois rn conflit avec le président sur la question de l'affranchissement des soldats noirs. Ce ne fut d'ailleurs pas le seul sujet de discorde : Il s'opposa également à Lincoln sur la question du suffrage des gens de couleurs, Sumner étant partisan du plein exercice de ce droit. Malgré ses divergences graves, Sumner soutint la réélection du président.
A partir de 1866, Sumner fut un des pivots de la politique des Radicaux Républicains. Au sénat, il appartint à la majorité qui voulut faire payer au sud le prix et de leur défaite et s'opposa à leur réintégration tant que le décret sur les droits civils n'aurait pas été agréé par au moins la moitié de la population. Il apporta une contradiction virulante au Président Johnson et fut un des plus chauds partisans de son empêchement.
Désappointé par le résultat et par l'échec de la mise en accusation de Johnson, Sumner et quelques autres leaders critiquèrent la défection de certaines voix républicaines dans le vote final. Critique, il le fut également à l'égard d'Ulysse Grant, le nouveau président pour son manque de soutien envers le droits des gens de couleurs. Cette opposition lui valut l'hostilité de certains membres du parti et son limogeage de la présidence de la commission des Affaires Etrangères.
Dès lors, Sumner perdit sa foi en Grant. Il se rangea avec les Libéraux Républicains et fut l'un des instigateurs d'une candidature autonôme qui échut à Horace Greeley.
Charles Sumner mourut d'une crise cardiaque le 11 mars 1874 à un peu plus de 63 ans.
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Horace GREELEY Février 1811, Amherst, NEW HAMPSHIRE - 29 Novembre 1872, Washington D.Columbia |
Né en Février 1811 à Amherst, New Hamsphire, Greeley était le fils d'un modeste fermier. De cet fait, il reçut une instructioin très irrégulière à laquelle il mit un terme à 14 ans pour occuper successivement des emplois chez un rédacteur de journaux du Vermont puis chez des imprimeurs à New York et en Pennsylvanie.
Soucieux d'améliorer son avenir, Greeley réunit ses maigres avoirs et s'installa à New York en 1831. Des travaux divers lui permirent de rassembler un petit capital et de fonder en 1834 son premier journal " Le New Yorker". Son soucis de qualité fit rapidement croître son audience et lui acquit une réputation . Le soutien d'hommes politiques connus du parti Whig tel que Thurlow Weed et William Seward lui permit d'éditer un nouvel hebdomadaire intitulé "The Log Cabin" tirant à près de 90 000 exemplaires.
En 1841, après le succès de William Harrison qu'il avait soutenu, il lança " The Tribune", journal aux multiples facettes, accordant des rubriques à la politique, l'économie, la littérature et les réformes sociales. A la veille de la guerre civile, The tribune avait pris un tel expansion dans les années 50 qu'il était lu par plus d'un quart de million de personnes, étant incontestablement le premier journal du nord par son influence.
The Tribune prit position dans tous les grands évènements : opposition à la guerre du Mexique, approbation du Wilmot Proviso, dénonciation de la loi Kansas-Nebraska, soutien au candidat républicain de 1856. En 1860, Greeley assista à la convention nominative republicaine. Supportant initialement Bates, il apporta son soutien inconditionnel à Lincoln à la veille du scrutin.
Lors de la guerre civile, Greeley adopta d'un point de vue général les positions des radicaux républicains. Pourtant, au fur et à mesure du conflit, son attitude se fit plus conciliante : il demanda la cessation des combats , l'établissement d'un armistice et montra beaucoup de réticence à soutenir la candidature de Lincoln à sa réélection. Ces deux décisions entamèrent grandement sa popularité.
Après guerre, Greeley soutint la demande de destitution du président Johnson et surtout il commença à prendre ses distances avec l'administration républicaine de Grant. Il rejoignit les libéraux républicains et profita de l'hostilité des délégués à Charles Francis Adams pour obtenir l'investiture pour la présidentielle de 1872. Greeley était un personnalité trop marquée et un "looser" tout désigné.
Son échec retentissant à l'élection, la perte récente de sa femme mais aussi la perte de l'édition de "The Tribune" entrainèrent une cascade de chocs qu'il ne put supporter.
A la fois dépressif et malade, Horace Greeley mourut le 29 Novembre 1872. Les voix de grands électeurs qu'ils avaient obtenues furent dispersées entre quatre candidats.
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David DAVIS 9 Mars 1815, Cecilton, Cecil County MARYLAND - 26 juin 1886, Bloomington, ILLINOIS |
David Davis naquit le 9 Mars 1815 dans le Maryland. Après de solides études au Kenyon College, il suivit des cours de droit et obtint son diplôme à Yale en 1835. Peu de temps plus tard, il fut admis au barreau et vint s'installer à Bloomington dans l'Illinois pour y pratiquer la loi.
Actif en politique, Davis se rangea avec les Nationaux Républicains (l'ex parti du président Quincy Adams) et fut élu en 1844 à la législature de son état. En 1848, il fut élu juge itinérant du huitième circuit judiciaire de l'illinois, position qui le plaça en contacts assez réguliers et étroits avec Abraham Lincoln. Les deux hommes n'étaient peut-être pas aussi amis intîmes que l'on a bien voulu l'écrire mais une bonne complicité règnait entre eux pendant qu'il chevauchait de concert sur le circuit qui couvrait quatorze comtés du centre de l'Illinois.
Au bout de onze années d'une grande complicité professionnelle, en 1860 Davis devint naturellement l'organisateur de la campagne de Lincoln. De longs jours passés à mobiliser les supporters et à influencer les délégués débouchèrent sur la nomination lors de la convention républicaine. En gratitude, le président le nomma juge de la cour suprême en 1862. Davis n'était pas un homme très érudit et sa gestion d'une court de justice n'était pas de nature à marquer les esprit mais les décisions qu'il rendit lui construisirent une réputation d'intégrité et d'honnnêteté.
En 1872, Davis qui avait pris après la guerre civile quelques distances avec le Parti Républicain devint un des protagonistes les plus en vue de l'élection présidentielle. Il disputa l'investiture libérale republicaine à Greeley, Adams (Charles Francis) et Trumbull. Victime d'une campagne de presse, il échoua.
En 1876, malgré lui, Davis devint un des acteurs périphériques de la comission chargée de règler le litige électoral. La commission était composée de 15 membres : 5 nommés par la chambre des représentants, 5 par le sénat, enfin 5 par la cour suprême. Parmi les cinq derniers , deux républicains, deux démocrates devaient coopter un cinquième collègue. Le parti démocrate espérait que ce serait David Davis et pour lui être agréable il fit des pieds et des mains pour qu'il soit élu sénateur de l'Illinois. Ce qui fut fait . Dès qu'il apprit sa nomination comme sénateur, Davis déclina la cooptation dans la comission . Du coup, ce fut Joseph Bradley qui hérita du poste et la commission donna raison à Hayes sur Tilden par 8 voix à 7.
Après son terme de sénateur (1877-1883), Davis se retira de la vie publique. IL mourut à Bloomington le 26 juin 1886.
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Charles Francis ADAMS 18 Août 1807 - Boston, MASSACHUSETTS - 21 Novembre 1886 - Boston, MASSACHUSETTS |
Dès son plus jeune âge, Charles Francis suivit son père, le diplomate et futur président John Quincy Adams, qui était en poste en Europe à St Petersbourg.Il devint un véritable polyglote, pratiquant l'allemand , le français et le Russe. En 1815, il entreprit en compagnie de sa mère, Louisa Catherine, le difficile voyage en carosse de Russie à Paris. Peu de temps après, il traversa la Manche pour accompagner son père qui avait été nommé à Londres. L'image des Etats Unis étant particulièrement mauvaise au Royaume Uni, il dut faire usage de ses poings à de nombreuses reprises pour faire respecter son pays. En 1817, il revint en Amérique, fut diplomé d'Harvard peu de temps après l'inauguratio de son père en tant que président des Etats unis.
De 1831 à 1836, Charles Francis Adams s'engagea dans la politique, il fut membre de la législature du Massachusetts. Comme son père, il adhéra au parti whig, conservant son droit de parole et sa liberté de manoeuvre. En 1848, Le parti Free Soil, nouvellement créé, se réunit en convention nationale à Buffalo et nomma Martin Van Buren comme président ,Charles Francis Adams comme Vice-Président. Les chances de ce parti étaient quasiment nulles mais ce fut un des courants qui composèrent six années plus tard le parti républicain.
En 1858, les électeurs républicains du troisième district du Massachusetts l'élirent au congrès et renouvelèrent leur choix deux années plus tard. Au printemps 1861, le président Lincoln le désigna comme ambassadeur en Grande Bretagne, poste qui avait déjà occupé avant lui par son père et son grand-père. De 1861 à 1868, dates à laquelle il occupa le poste, ses efforts pour obtenir la neutralité des britanniques dans le conflit qui opposait le nord au sud peuvent être considérés comme un des grands succès de la diplomatie américaine.
En 1872, Charles Francis Adams tenta d'obtenir l'investiture des Liberaux Républicains pour le poste de président des Etats Unis mais il ne peut obtenir le deux tiers des suffrages nécéssaires et laissa cette tâche au journaliste Horace Greeley.
Les dernières années de sa vie furent consacrées à la publication des ouvrages de son père et de son grand père, les présidents John Adams et John Quincy Adams ainsi qu'à ses propres discours.
Charles Francis Adams est le père de quatres célèbres écrivains et historiens américains : John Quincy Junior (né en 1833), Charles Francis Jr (né en 1835), Henry (né en 1838) et Brooks Adams (né en 1848).