LES CANDIDATS LIBERAUX REPUBLICAINS

Charles Francis ADAMS, 65ans, Fils et petit fils de président, Ex Ambassadeur en G.Bretagne Horace GREELEY, 61 ans, Journaliste anti-esclavagiste et radical, figure politique de 1er plan Benjamin GRATZ BROWN, 54 ans, Avocat et Juriste, gouverneur du Missouri, ex-senateur Lyman TRUMBULL, 59 ans, ex- sénateur républicain modéré de l'Illinois, anti-impeachment David DAVIS, 57 ans, Ami personnel du président Lincoln, Sénateur de L'Illinois

Vers la fin de 1870, Les Libéraux décident de quitter le giron républicain. A celà, deux raisons : un mécontentement profond vis-à-vis de l'administration Grant qu'ils considèrent comme clientéliste et corrompue; une demande de libéralisation de l'économie et de l'éducation (libre échange, financement de l'enseignement privé). Dès le début de 1872, à l'initiative de Carl Schurz, les libéraux Républicains adoptent le principe d'une candidature à la présidence. Les deux principaux leaders n'y participent pas : Carl Schurz est né allemand et ne remplit pas les conditions légales pour concourrir, Charles Sumner décide par lui-même de se mettre hors-course.

Du coup, le favori à la course à la présidence se nomme Charles Francis Adams : il bénéficie d'un nom prestigieux. De plus il s'est bati ue réputation élogieuse en tant qu'ambassadeur en Grande Bretagne pendant la guerre civile. Par contre, il souffre de plusieurs handicaps : il est agé (65ans) et surtout il est l'allié de Carl Schurz qui a accumulé à son encontre beaucoup de rancoeurs.

Ses challengers directs sont Horace Greeley, rédacteur du New york Tribune et David Davis ,juge de la cour suprême de l'Illinois et ancien ami personnel du Président Lincoln. Quelques mois avant la convention, ce dernier faisait office de favori indiscutable, tirant sa force dans le soutien que lui apportaient les délégations du Sud et du Middlewest. De plus, il est très populaire chez les démocrates à tel point qu'on ne sait exactement où le classer. Mais une campagne de presse savammant orchestrée a quelque peu égratigné son image si bien que ses chances paraissent amoindries.

Le 1er Mai 1872, la convention libérale Républicaine s'ouvre donc à Cincinnati, Ohio, sous la présidence de Carl Schurz. La majorité nécéssaire pour obtenir l'investiture est de 358 voix. Chacun essaie de faire une demonstration de force et d'étaler ses meilleures cartes dès le premier scrutin :

Dès l'annonce du second tour, Benjamin Gratz Brown, ennemi juré de Schurz et missourien comme lui annonce son désistement en faveur de Greeley, ce qui permet à ce dernier de prendre provisoirement la tête devant Adams 245-243. Au même moment, les votes pour Davis chutent vertigineusement, les délégués du sud prenant le parti de Greeley, les midwesterners se rangeant derrière Adams. Trumbull a son chant du cygne au troisième tour où il enregistre un pic de 156 voix tandis que les voix du Midwest propulsent Adams en pole position 334 contre 324 à Greeley.

Au quatrième et Cinquième scrutin, les deux protagonistes semblent avoir effectuer leur plein de voix et campent sur leurs positions. La situation semble dans l'impasse mais il parait d'ores et déjà acquis que suffisemment de délégués sont hostiles à l'homme du Massachusetts pour l'empêcher d'obtenir l'investiture. Pour les politiciens proffessionnels, il s'agit maintenant d'initier un mouvement de ruée en faveur de l'éditeur New Yorkais. Ce qui est fait au sixième tour de scrutin : Le Minnesota et la Pennsylvanie changent leur vote en faveur de Greeley , de nombreux autres états s'empressent de sauter dans le wagon . Le sort de la convention est joué.: Greeley est élu avec 482 voix contre 187 à son adversaire Adams. Certains délégués de l'aile reformiste, dégoûtés, quittent la séance et n'assistent même pas à l'élection de Benjamin Gratz Brown pour le poste de Vice-président.