Howell COBB (1815-1869)

Représentant de Géorgie (1843-51) et (1855-57) Gouverneur de Géorgie (1851-1853)

Speaker de la chambre des Représentants (1849-51)

Sécrétaire au trésor dans le Cabinet Buchanan (1857-1860)

Général de la Confédération

Politicien à plein temps quand cela était possible et homme de loi quand cela ne l'était pas, ce fils d'un opulent planteur qui résidait à Athens, en Georgie eut une carrière particulièrement pleine puisqu'il fut tour à tour gouverneur de Géorgie, Speaker de la chambre des représentants et Secrétaire au trésor dans l'administration Buchanan

Ce produit d'une famille protestante défendit les catholiques contre les attaques du Parti Américain (Know Nothing). Ce falstaff de Géorgie, appréciant la bonne chère et le bon vin, cachant sous un profil massif une solide détermination, était le favori du Président Buchanan qui en aurait fait, si certaines considérations politiques n'avaient interféré, son secrétaire d'Etat. A défaut d'obtenir ce poste convoité, il se résolut à devenir un bon secrétaire au trésor.

Howell Cobb figure dans cette rubrique à deux titres :

Premièrement, il possédait le profil, la carure et l'ambition de devenir un des nombreux prétendants à l'élection présidentielle. Les évènements décidèrent autrement.

Deuxièmement, il représente un des exemples les plus parfaits, avec Alexander H. Stephens, de ceux que l'on a appelé dans les années 1850, les unionistes. Lorsqu'à cette époque, démocrates et Whigs se déchirèrent sur la question de la sécession, deux nouveaux partis se créèrent, intégrant chacun dans leurs rangs des anciens whigs et des anciens démocrates.

D'un côté, le parti whig, se scinda en "conscience Whigs", en majorité des nordistes, adhérant à la ligne antiesclavagiste du nouveau parti républicain et en " whigs modérés", presque exclusivement des sudistes qui rejoignirent le parti de l'Union.

De l'autre côté, le parti démocrate se divisa en "sécessionistes" favorables aux droits des états et en "unionistes". Le parti Unioniste était donc une synthèse des whigs modérés et des démocrates sudistes favorables au maintien dans l'union. Howell Cobb, dont la doctrine était la conquête du pouvoir en restant dans l'union pour faire ainsi triompher les idées du sud, en était un des leaders.

Ces partis furent de courte vie. Alors qu'au Nord, le parti Whig implosait, les unionistes dans leur intégralité ( y compris les whigs) intégrèrent le giron démocrate et firent campagne pour Buchanan.

Alors, comment expliquer le passage de Cobb à la sécession ?

Certains historiens n'y ont vu qu'un simple tactique opportuniste. Point de vue bien simpliste. Il faut tenir compte du fait que l'ascension du parti Républicain était régulière. Sa popularité de plus en plus envahissante était telle qu'il devenait clair que le parti démocrate au fur et à mesure allait devenir minoritaire à la chambre et au sénat et qu'il déviendrait de plus en plus difficile d'infléchir les évènements et de peser sur la politique.

Avec l'élection probable de Lincoln, Cobb fut convaincu que la position du sud était sans espoir. A la consternation des unionistes du sud, il démissiona donc du cabinet et rentra en Géorgie pour préparer la sécession, seul issue restante. Il apporta son soutien à Breckenridge.

Bien qu'il en fut le favori logique, il fit savoir qu'il n'était pas candidat à la présidence de la confédération. Celle-ci échut à Jefferson Davis. Après la convention, Cobb abandonna la politique pour devenir un simple général de la confédération. Ruiné par des dettes d'avant-guerre et par la destruction de ses propriétés durant le conflit, il mourut en 1868 alors qu'il visitait New York.