William J. CLINTON (1946)

homme d'État américain, 42e président des États-Unis (1993-2001 )

Premier démocrate à remporter une élection présidentielle depuis 1976,

Premier démocrate à être élu pour deux mandats présidentiels consécutifs depuis F. D. Roosevelt et premier président né après la Seconde Guerre mondiale.

Éducation

Issu d'un milieu modeste, Clinton, de son vrai nom William Jefferson BlytheIV, naît à Hope (Arkansas). Son père, William Jefferson BlytheIII, est mort dans un accident de voiture trois mois avant la naissance de son fils. Sa mère, Virginia Cassidy, épouse Roger Clinton alors que Bill n'a que quatre ans. À l'âge de quinze ans, Bill opte légalement pour le nom de Clinton. Il fait de brillantes études à l'université de Georgetown, à l'université d'Oxford, ainsi qu'à la faculté de droit de l'université de Yale, d'où il sort diplômé en 1973. Parallèlement, il se lance dans la politique et participe notamment à la campagne présidentielle malheureuse du démocrate George McGovern en 1972. En 1974, il refuse les offres de grandes firmes juridiques de la côte Est pour rentrer dans son État natal comme professeur de droit à l'université de l'Arkansas. En 1976, Clinton est élu attorney général de l'Arkansas (responsable de la justice) et organise avec succès la campagne présidentielle du candidat démocrate à la présidence Jimmy Carter. Il épouse Hillary Rodham en 1977 et le couple donne naissance à une fille, Chelsea. En 1978, alors âgé de trente-deux ans, Clinton devient le plus jeune gouverneur des États-Unis. Deux ans plus tard, il est réélu gouverneur sur un programme réformiste qui lui assure les suffrages de la classe moyenne. En 1991, il annonce sa candidature à la présidence, sous l'étiquette démocrate, AlGore étant le vice-président potentiel. Clinton devance dès le début de la campagne le président républicain en exercice George Bush en présentant une stratégie économique fondée sur la participation de l'État dans la vie économique et sociale, la réduction de la dette nationale et la réforme fiscale.

Le premier mandat présidentiel (1992-1996)


Lors de l'élection nationale de novembre 1991, Clinton bat Bush (qui bénéficie pourtant d'un bilan positif en politique étrangère), devenant ainsi le 42eprésident des États-Unis. La mise en œuvre d'un programme quinquennal, estimé à 700milliards de dollars, destiné à accroître les fonds consacrés à l'enseignement, à la formation professionnelle et aux travaux publics, à réduire les dépenses fédérales, particulièrement en matière de défense, et à augmenter les revenus, en partie grâce à un très large impôt sur l'énergie, est la première mesure importante prise par Clinton au niveau national. Dès le début de son mandat, il nomme par ailleurs son épouse à la tête d'une équipe chargée de mener à bien la réforme de la santé et de généraliser la protection sociale à l'ensemble de la population. Il envisage également d'abolir la mesure interdisant l'incorporation des homosexuels dans l'armée, mais se heurte à l'opposition de la hiérarchie militaire. Il exerce d'autre part une pression importante sur le Congrès afin qu'il se prononce en faveur de la législation contre le crime, et qu'il légifère contre la détention d'armes à feu. Démocrate modéré, pragmatique, réformiste mais pas «!libéral!» (les liberals forment l'aile gauche du parti démocrate), Clinton se consacre essentiellement, lors des premiers mois de son mandat, aux problèmes intérieurs sur lesquels il avait fait campagne (America first), à l'opposé d'un George Bush étiqueté comme un président trop axé sur la politique internationale!; il met ainsi en œuvre de nombreuses réformes (minorités, éducation, etc.), dans un contexte économique particulièrement favorable, notamment à partir de fin 1994.
Clinton s'engage activement en faveur de la ratification de l'accord de libre-échange nord-américain (Alena) conclu entre les États-Unis, le Mexique et le Canada. En février 1996, il annonce la fin de l'embargo commercial sur le Viêtnam, en vigueur depuis dix-neuf ans. L'administration Clinton obtient des résultats mitigés en politique étrangère: positifs avec le processus de paix en Israël et au Moyen-Orient, controversés lors de la guerre civile en Bosnie et plutôt négatifs en ce qui concerne l'action militaire en Somalie. Bien que souvent critiqué pour son indécision, Clinton, efficacement secondé par son secrétaire d'État Warren Christopher, obtient quelques succès diplomatiques importants et continue d'imposer l'idée d'une pax americana visant à résoudre de nombreux conflits armés à travers le monde. La victoire républicaine à la Chambre des représentants et au Sénat en 1994 oblige Clinton à composer avec un Congrès hostile à sa politique, en particulier en ce qui concerne les dépenses publiques. L'administration Clinton est en outre dénoncée pour avoir cherché à étouffer les responsabilités éventuelles du couple présidentiel dans l'affaire dite de Whitewater, scandale immobilier survenu dans les années quatre-vingt dans l'Arkansas.


Le second mandat présidentiel (1996-2000)


Clinton est réélu en 1996 avec 49 p. 100 des suffrages contre le candidat républicain Bob Dole. Les deux premières années de son second mandat sont marquées par une accumulation de scandales suffisamment médiatisés pour le menacer directement d'un possible nouveau Watergate!; sa popularité ne s'est toutefois jamais démentie aux yeux de l'opinion. Clinton est en effet d'abord confronté aux polémiques liées au financement de sa campagne électorale par des groupes de pression asiatiques - indonésiens et chinois notamment - qui auraient ainsi cherché à influencer la politique étrangère de la Maison Blanche. Les révélations de Paula Jones, qui accuse le président de harcèlement sexuel, puis celles relatives à Monica Lewinski, soupçonnée de faux témoignage, au sujet d'une possible relation avec lui, ont aussi fortement déstabilisé le président. Toutefois, la forte croissance économique, les succès remportés sur le plan diplomatique - élargissement de l'OTAN en 1997 -, le rôle joué par Clinton dans la signature d'un accord de paix en Irlande du Nord en avril 1998, ainsi que la fermeté américaine vis-à-vis de l'Irak, lui ont permis de résister à ces différentes attaques. Ses succès connaissent toutefois leurs limites au Proche-Orient où, face à un Congrès en majorité favorable à Israël, Clinton est impuissant à relancer le processus de paix, et en Asie où il ne parvient pas à empêcher l'Inde puis le Pakistan de procéder à des essais nucléaires. En juin 1998, une visite officiel en Chine lui permet de critiquer publiquement la répression de 1989 (Tianan men), de s'adresser en direct aux Chinois, de plaider pour le respect des droits de l'Homme et pour une ouverture démocratique. En même temps, il réaffirme que Taiwan n'a pas vocation à l'indépendance.
Sur le plan de la politique intérieure, en s'attachant à réformer l'État-providence et le système de protection sociale, il obtient l'appui des Républicains tout en s'aliénant l'aile gauche démocrate, mais s'attache à renforcer le recentrage de son parti en direction des classes moyennes. Il parvient par ailleurs à jeter les bases d'un grand marché regroupant l'ensemble du continent américain et met fin à la guerre commerciale avec l'Union européenne!; la Chambre des représentants lui refuse cependant de pouvoir utiliser le fast-track, procédure parlementaire permettant au président de demander au Congrès une approbation globale des accords commerciaux sans débattre des clauses particulières.

CABINET CLINTON