CONVENTION REPUBLICAINE DE 1864
Benjamin BUTLER

LES CANDIDATS POSSIBLES

Benjamin BUTLER, 51 ans, Militaire,War Democrat, Gouverneur de la Nouvelle-Orléans, Ulysse Simpson GRANT, 46 ans, Militaire, Commandant- en - chef des forces de l'union Hannibal HAMLIN, 55ans, Vice-President en exercice

LES CANDIDATS DECLARES

Salmon Portland CHASE, 56 ans, Ohio, Secrétaire au Trésor dans le Cabinet LINCOLN Abraham LINCOLN, 55ans, Avocat, de l'ILLINOIS, Président des ETATS UNIS en exercice John Charles FREMONT, 51 ans, porte- parole des aspirations radicales

Hannibal HAMLIN

Un challenge particulier s'offrait à Abraham Lincoln, le président sortant. En effet, depuis 1832 et Andrew Jackson, nul n'avait réussi à briguer avec succès un second mandat. En même temps les enjeux étaient importants et du coté des radicaux beaucoup de critiques s'élevaient sur la façon qu'avait le président de diriger l'effort de guerre. C'est pourquoi, au sein du parti, beaucoup se posaient la question de savoir si un nouveau leader n'était pas nécéssaire pour reprendre en main la situation. Dans un premier temps, l'ouverture se fit naturellement en direction des démocrates de guerre. Benjamin Butler, gouverneur militaire semblait le plus à même de féderer ces derniers avec les ailes modérés et radicales du parti républicain. Mais faute d'appuis suffisants, il préféra décliner l'offre. On se tourna alors vers Ulysse Grant que les succès récents avaient rendu extrêmement populaire. Il ne voulut rien entendre, arguant que la candidature de Lincoln était absolument incontournable. Les radicaux essayèrent alors de susciter la candidature d'Hannibal Hamlin. Le vice-Président en exercice demeura inflexible et joua la carte de la fidèlité.

Ces trois écueils étant franchis, plus sérieuse était considérée la démarche de Salmon P. Chase. Il bénéficiait d'un staff soudé autour de sa personne dont le coeur était constitué par Whitelaw Reid, le correspondant à Washington du Cincinatti Gazette, les Senateurs John Sherman et Samuel Pommeroy, les représentants James Garfield et John Ashley. De plus, des fonds importants puisés dans le trésor lui avaient assuré un large éventail de soutiens dans de nombreux états. Malheureusement , une campagne maladroitement orchestrée à partir de Février 1864 sappa la totalité des ces efforts et provoqua même une réaction de rejet à son encontre à l'intérieur du parti et un reserrement des rangs derrière le président. Le 5 mars 1864, Chase annonça qu'il retirait son nom de la course. Le 12 Octobre, le président de la cour suprême, Roger Taney mourut. Chase saisit l'opportunité qui se présentait et apporta son soutien à Lincoln pour sa réélection. Peu de temps après, il reçut la nomination au poste vacant.

Restaient les radicaux. Réunis en convention, le 31 mai , une semaine avant la grande assemblée républicaine prévue à Baltimore, ils nommèrent John Fremont à la présidence et le général John Cochrane de New york à la Vice-présidence. En fait , la campagne radicale ne prit jamais de l'élan restant bloqué face à une convention républicaine compacte et solidaire. Peu de temps après, sur la proposition du sénateur Zachariah Chandler, Fremont retira son nom de la compétition de peur de voir le ticket démocrate triompher.

John ASHLEY
Zach CHANDLER

Lorsque s'ouvrit la grand messe républicaine, le 7 juin 1864, les choses avaient bien été faites : les querelles avaient été apaisées, les incendies éteints. Les procédures de votes avaient été verrouillées. Un programme tenait compte des aspirations de toutes les factions de façon à obtenir un consensus le plus large possible.

La recette fonctionna à merveille. Au premier tour de scrutin, Lincoln obtint 506 sur 528 bulletins possibles. Seule la délégation du Missouri avait déposé 22 voix en faveur du Général Grant. Au tour suivant cette incongruité fut gommée, le missouri changea son vote et Lincoln fut déclaré élu à l'unanimité.

Pour la vice-présidence, grande était l'envie d'Hannibal Hamlin de se répresenter mais sa candidature suscitait peu d'enthousiasme au sein du parti. D'autre part pour une question stratégique et symbolique, il était important de nommer un démocrate de guerre. Le nom de Daniel Dickinson circulait avec insistance mais pour une question de repartition géographique (il était de New York), l'affaire ne se fit pas. Finalement le choix se porta sur Andrew Johnson du Tennessee. Ce ne fut pas sans conséquence pour la suite, on le verra.

Dan DICKINSON